
Le Festival International des Nuits d’Afrique 2023 – Programmation
1 juin 2023
Rebecca Jean – Festival International Nuits d’Afrique 2023 – Entrevue de LaRPVtv
27 juillet 2023JINJ ouvre le 37e Festival Nuits d’Afrique au Balattou


Photo: Pierre-Yves Lauzé
Le Festival International Nuits d’Afrique (FINA) a démarré hier soir sur les chapeaux de roue avec la musique dynamique et entraînante de Jinj pour ouvrir le festival. Ce quatuor formé d’Arméniens fusionne les styles de façon énergique, et on y retrouve les influences de la musique traditionnelle arménienne, mais aussi de l’électro beatbox, du rock et du hip hop, du funk et cette fusion porte même un nom, celui d’armo-beat. Le spectacle s’est déroulé en deux langues, soit en français et en arménien. Le groupe, qu’on connait sur le web pour ses clips aux chorégraphies élaborées et au sens mystique voire surréaliste, a rejoint tout le monde par sa musique et grâce à la voix puissante de la soliste Sevana.
La guitare électrique usait souvent de formules rock, sur lesquelles se juxtaposait les mélodies des flûte et hautbois arméniens. Les textes, majoritairement en arménien, parlaient de l’amour, de la nature ou de l’exil, et une chanson a abordé la guerre de 2021 qui a causé tant de souffrances en Arménie. Après une pièce qui a permis l’apprentissage des rudiments des danses arméniennes en première partie, Jinj est revenu pour faire danser la salle de plus belle en deuxième partie.
Texte: Pierre-Yves Lauzé
Un excellent début pour le FINA 2023.
BIOGRAPHIE
Éclat de sons né en terre d’Arménie durant la période d’après-guerre de 2021, JINJ investit la musique comme une thérapie pour tout un peuple meurtri. Une mission urgente de préservation face au risque d’effacement culturel. Duo fascinant dont la phonétique semble évoquer ces créatures surnaturelles au pouvoir infini : les djinns. Pas si anodin comme influence pour cette force de la nature Armo-Beat aspirant avec leur art à envisager une nouvelle mère patrie, entre passé et avenir. En Arménie, JINJ se traduit par la sérénité.
Animé depuis leur récente gestation par un profond désir de propagation sur tous les fronts scéniques, JINJ croit en la musique comme un baume aux vertus thérapeutiques. Face à leur Arménie bafouée, un bouclier plus fort que tout pour ne rien oublier : la musique, univers de la reconstruction. Le projet de Sevana Tchakerian et Gor Tadevosyan, tisserands de notes et rythmes, émeut et bouleverse les âmes. Chacune de leurs pièces exprime une pulsion à rebâtir un monde sans chaos pour l’Arménie. Réflexe créateur instinctif, une respiration. Une ode à la beauté de cette terre qui les définit, avec ses décors verdoyants en hauteur, le charme rural et la ville, espaces aux sensations d’ivresse. Adaptant le folklore arménien, Sevana et Gor le verse avec fougue dans l’électro, le folk et le rap français…
La sensation franco-arménienne JINJ a déjà fait couler de l’encre chez les médias au Royaume-Uni, perçue comme une force vive organique. En leur compagnie, c’est tout une société qui chante et hurle à la résistance, à la survie, celle des réfugiés de guerre. Une expérience intense pour communier avec le peuple arménien. Rien de moins qu’une catharsis en marche avec leurs tubes Khosa Khosa, Cheat Code et Hov Arek.